Aimé Césaire : les tyrans locaux dans le discours sur le colonialisme.

Gardez votre souffle, écoutez attentivement, réfléchissez pour comprendre comment les tyrans locaux, aujourd’hui sont en même temps dans leurs promesses développementalistes, nos vrais colons. Nous produisons toujours des matières premières pour l’Occident, nous volons des deniers publics sans scrupule, nous avons transformé la corruption en valeur suprême de l’État pour les marchés publics, les élections et les nominations. Nous avons chosifié les Forces de Défense et de Sécurité, la Justice et les Institutions de la République pour le pouvoir personnel en mettant en place un club de siphonneurs du bien commun jouissant de l’impunité sous le prétexte d’immunités d’immoralité.

L’injustice galope, les travailleurs n’ont plus droit à leurs revendications par le droit, et l’emploi est précarisé par des licenciements abusifs encouragés par des lois de gourmandise et sans éthique votées par des parlements au service d’une oligarchie et sans regard pour l’indigence. Les populations sont interdites de tout soulèvement et les tyrans ordonnent aux militaires et policiers de les réprimer dans le sang sans la moindre hésitation. Les prisons sont devenus l’habitacle des citoyens privés de leurs libertés de paroles et d’écritures. Les presses publiques et privées sont au service des tyrans africains et ne diffusent que les manipulations et célébrations des tyrans moyennant une rente de promotion de la dictature.

L’éducation nationale est en berne avec des sureffectifs transformant l’école en une étuve, les humiliations incessantes du monde enseignant pour dévaloriser les espaces éducatifs. Les paysans, les artisans et les commerçants s’appauvrissent de plus en plus au profit d’un système économique monopolistique, ce qui aggrave la misère et engendre les sans-abris, les sans-emplois et des prostituées avec des enfants qui déambulent dans les rues.

Les sans-cœurs font le lot de la classe politique gorgée d’inconscients et de démagogues transformant la politique en corps de métiers où les salaires politiques sont des salaires de corruption tenus au secret.

Certains intellectuels badauds jouent un rôle de démarcheurs politiques en fournissant leurs expertises immorales à des tyrans africains pour renforcer leurs pouvoirs esclavagistes sur leurs propres frères et sœurs. Certains fonctionnaires escrocs sont devenus des milliardaires et se réfugient dans les entreprises politiques. Voilà ce qui fait l’Afrique des tyrans africains qui refusent les libertés aux Africains. L’insémination de la peur par les tyrans fait de pays, un potentiel brasier tant le refus de démocratisation reste la stratégies de l’opacité dans le pillage des deniers publics pour un néolibéralisme de prédation.

L’Afrique manque d’Africains patriotes et c’est son malheur. Les intellectuels ont trahi pour de l’argent facile.

L’intellectualisme est devenu une pathologie invalidante socialement et culturellement à cause de ces voyous qui ont vendu leurs âmes. Hautes études, grands diplômes et grands titres mais des cerveaux remplis de conneries, de méchancetés, des bassesses et de mendicité.

C’est normal que la politique cesse d’être la construction de la cité par la qualité de la gouvernance et la valorisation des talents pour devenir une affaire de business prise d’assaut par des banabanas, ces commerçants ambulants qui ne recherchent que la poche des consommateurs. Ces intellectuels voyous et escrocs ont le vent en poupe en Afrique et sont dans l’arrière-cour des dictateurs comme des serviteurs de l’ombre et des ténèbres. Ces intellectuels obscures font le malheur de l’Afrique et retarde l’épanouissement de l’homme africain du 21ème siècle.

Ils ont tué l’espoir d’un jour nouveau, ces escrocs moralisateurs qui se passent pour des hommes de changement social. Demain, ils seront les prisonniers des peuples opprimés quand ceux-ci feront leurs révolutions.

Aimé Césaire est un prophète de tous les temps. Le discours sur le colonialisme s’applique aujourd’hui essentiellement à la classe politique et dirigeante africaine. C’est immoral de détester son propre peuple pour lui préférer l’argent et l’argent du peuple en plus. Quelle honte! Et il y a des intellectuels africains qui accompagnent cette sauvagerie assassines à la recherche d’actes gratifiants. Merde alors!

Simon-Narcisse Tomety