Programmes

Education

Santé

La Culture

Environnment

Droits des Femmes

La Justice
Le Togo est bordé à l’ouest par le Ghana, au nord par le Burkina Faso et à l’est par le Bénin. Sa population était estimée à 7,6 millions d’habitants en 2016.
Loin de sa définition académique, l’État togolais est particulier. Ses composantes, institution, territoire et population, qui lui donneraient sa valeur et ses fonctions, s’infectent les unes aux autres. Les textes légaux sont méprisés par ceux les régissent et transgressés par ceux qui doivent veiller en leurs applications. D’où la faiblesse totale des institutions, qui par ailleurs ne fonctionnent pas de la manière sur toute l’étendue du pays.
Les gouvernants qui, pour la plupart, ont été nommés par affiliation familiale, clanique, régionaliste, militaire… s’occupent de leurs intérêts personnels. Les administratifs qui devraient fournir des services publics exaucent les désirs sentimentaux de leurs hiérarchies afin de garder leurs postes.
L’éducation et la santé
Dans le secteur de l’éducation, l’Etat est démissionnaire. Les frais scolaires de l’école primaire, secondaire et professionnelle ainsi que les frais académiques pour l’université sont trop élevés et couverts par ceux qui en bénéficient. Les manuels actualisés sont indisponibles ou inexistants. Les pauvres, pourtant majoritaires, sont voués à l’analphabétisme
Dans la santé, les infirmiers, les médecins et autres professionnels, pour la plupart, sous éduqués mal payés ou impayés prestent dans les structures de santé sous équipées. Ainsi les taux de mortalité sont très élevés, particulièrement ceux infantiles et maternels.
Justice sociale et justice juridique
L’appareil judiciaire est quant à elle, politisée, donnant raison aux plus influents. Les prestataires s’enrichissent sur le dos des plaignants et des prévenus coupables. L’impunité est souvent la règle alors que la sanction est une exception. Les magistrats sont au service du pouvoir et ne disent pas la loi.
Les droits des citoyens sont bafoués. L’accès aux besoins primaires de base est pénible. L’eau potable, l’électricité ou un repas journalier minimal de subsistance sont difficilement accessibles. A cela s’ajoute les moyens de transport et communication très difficile pour se déplacer sur une circonférence de plus de 56.600 km2.
Les défenseurs et militants de droit de l’homme sont la cible de poursuives policière, militaire et judiciaire.
Économie
Dans un monde ouvert, où les intérêts économiques sont ceux qui régissent les amitiés entre individus ou Etats, où les échanges commerciaux sont facilités par des nouvelles technologies qui ne cessent de se moderniser, le rôle de l’Etat devrait être primordial.
Malencontreusement, l’Etat togolais joue un rôle moins positif. Les tracasseries légitimées dans les institutions étatiques compliquent et bloquent la créativité des jeunes entrepreneurs, dissuadent les potentiels investisseurs et favorisent une évasion et une fraude fiscale faisant perdre à l’Etat d’énormes sommes d’argent au profit des quelques personnes « agent de l’Etat ». Ainsi, de plus en plus d’employés de directions dans les entreprises étatiques ou des ministères sont plus riches que les institutions qu’ils dirigent.
Dans le secteur des ressources naturelles, c’est dramatique, on se limite à l’extraction des matières non renouvelables, on l’exporte en partie par la fraude et quelques compensations sont donnés à ceux qui sont censés récoltés les taxes. L’agriculture et l’élevage sont extensifs et souffrent des mauvais états de routes et de l’absence d’un accompagnement adéquat.
Dans tous les cas, la corruption, les injustices, les fraudes et divers inégalités scandaleuses sont tolérées, entretenues, expliquées et comprises. Un système de prédation qui enfonce les pauvres aux extrémités de la survie et les nantis dans la peur pour leurs vies.
Le secteur privé et informel
On voit par ailleurs le secteur informel florissant, il est celui qui encadre des millions des « chômeurs » déguisés en employés et employeurs sans contrats et sans droits. Il est fondamental dans une économie où les emplois formels sont difficilement accessibles.
Et un secteur privé dans lequel quelques « téméraires » nationaux et étrangers risquent leurs fonds pour répondre aux multiples attentes d’une population oubliée et abandonnée par l’État.
La communauté internationale dans tout ça !
La communauté internationale mal définie et mal comprise par les togolais a su construire un vrai système parallèle à l’Etat, financièrement et diplomatique plus fort que lui. Elle intervient essentiellement là où l’Etat a échoué, et prétentieusement, elle le déresponsabilise davantage. Pourtant, l’Etat togolais malade et la confuse communauté internationale sont des partenaires stratégiques. Ensemble ils gèrent les problèmes. Ils se soutiennent mutuellement pour maintenir leurs hégémonies ou se désolidarisent momentanément pour distraire un peuple qui meurt de soif de voir autre chose que des jeux hypocrites.
Les togolais n’ont d’autres choix que de se battre
Les togolais sont des combattants. Actuellement, plus que jamais, les batailles sont inévitables.
- Ceux qui se battent pour le pouvoir et les richesses. Ils utilisent l’oppression pour avoir plus de richesse et du pouvoir et les conserver le plus longtemps possible. Ils sont souvent des hauts dignitaires du parti au pouvoir UNIR/RPT, des militaires, quelques hommes d’affaires et leurs suiveurs.
- Ceux qui se battent pour la survie : Ils inventent quotidiennement des mécanismes contre la mort. Ils sont les déplacés des bavures militaires, les pieux dans les églises, des pauvres citoyens soumis à l’oppression, les traumatisés qui sombrent dans le cynisme, le pessimisme ou le désespoir sans pour autant se suicider. Ils sont majoritaires. Cette majorité se bat pour le Changement. Ils se lèvent pour dénoncer, critiquer, proposer et agir pour réaliser le rêve d’un Nouveau Togo.
La solution viendra du peuple
Elle est celle d’imposer un nouveau système qui prend en compte les problèmes du peuple togolais avec sérieux. Une seule voie sera efficace :
La mobilisation du peuple pour l’instauration d’un autre système plus légitime et plus redevable par le retour de la constitution 1992. Elle se construira sur un intérêt partagé par tous les togolais où qu’ils soient. Il appartient au peuple togolais de couper le cordon qui relie les défectuosités de notre temps de leurs causes et de leurs conséquences. Elle exigera les grandes reformes dans les secteurs clefs de la vie d’un état commençant par la sécurité et la justice, l’éducation et la santé, …
La solution immédiate : L’évolution d’une nation ne passe pas essentiellement par les mouvements des masses. Chaque individu où qu’il soit peut changer le cours de l’histoire. La naissance d’une nouvelle société togolaise exige des nouvelles personnes. Elle se construira par la prise de décision par chaque togolais de refuser personnellement ou collectivement les us et habitudes toxiques communément acceptés, d’imposer sur soi, d’influencer autour de soi les valeurs patriotiques. Ceci aura une influence très marquée sur l’amélioration des institutions existantes et la fondation d’un état togolais sur la base de la diversité des richesses culturelles togolaises : UN TOGO NOUVEAU
Ce Togo que Sylvanus Olympio a rêvé, ta ferme décision va le rendre vivant.
Chaque seconde, des millions des togolais sont victimes d’une quelconque injustice, d’autres millions en sont les observateurs. Silencieusement, on perpétue le crime. Par notre silence, nous le légitimons. Par notre silence nous le nourrissons, nous l’engraissons. Avec le temps, il est devenu, à nos yeux, plus grand que Nous.
Nous sommes les seuls qui peuvent l’arrêter. Un à un, nous devons sortir de son emprise. Où que nous soyons, la petite corruption, nous la dénonçons, nous nous éloignons d’elle. L’injustice la plus banale, nous la condamnons et nous exigeons qu’elle s’arrête. L’histoire du Togo, c’est l’histoire de notre quotidienne vie, l’histoire du Togo Nouveau, c’est celle de notre courage. Le pouvoir est dans nos mains. L’espoir c’est Nous.
LA LONGUE LUTTE DU PEUPLE TOGOLAIS
Les grands soulèvements estudiantines et populaires des années 1990 contre le régime autocratique en place qui sévit depuis plus d’un quart de siècle, ont été le point de départ de la longue marche du peuple togolais vers la démocratie, l’Etat de Droit et la bonne gouvernance.
Cette marche a été marquée, et reste marquée, par des violations des droits humains : pertes en vie humaines et blessures indélébiles laissées dans les cœurs.
Malgré ce traumatisme, les togolais ont voulu se donner une autre chance par le processus de réconciliation qui s’est soldé par la conférence nationale souveraine des forces vives de la nation qui a abouti à une transition. Cette transition quoi que chaotique a permis de doter le Togo d’une constitution consensuelle, adoptée le 27 septembre 1992avec près de 98% des suffrages exprimés par 74%des électeurs et promulguées le 14 octobre 2012.
Cette Constitution ne sera respectée que pendant les dix premières années seulement. En effet, en 2002 et le 5 février en 2005, cette constitution a été tripatouillée et vidée de toute sa substance et détournée de sa mission initiale de démocratisation de la vie nationale pour devenir un instrument de confiscation du pouvoir à vie afin de consolider la dynastie des Gnassingbé sur le Togo.
Les togolais se retrouve alors dans un système politique anormal, qui se réclame pourtant le principe de la république et de l’Etat de Droit, sans aucune perspective légal d’alternance et de déverrouillage des institutions de la République. Pour y remédier, les principaux acteurs de la scène politique togolaise ont conclu et signé le 20 aout 2006, l’Accord Politique Global (APG) dont le chapitre III a fixé les reformes politiques, constitutionnelles et institutionnelles à mettre en œuvre pour permettre à notre pays de connaitre une vie démocratique normale telle qu’elle avait été définie par la constitution originelle du 14 octobre 1992.
Jusqu’en 2017, plus de 11 ans après, l’APG et les reformes qu’il préconise n’ont pas été mis en application malgré les revendications des acteurs politiques de l’opposition et les rappels de la société civile.
Face à ce refus de réaliser l’AGP, de grands mouvements populaires de protestations pacifiques ont été lancés par les politiques en aout 2017 pour exiger la mise en œuvre immédiate de reformes politiques, constitutionnelles, institutionnelles et électorales.
Depuis cette période (Aout 2017), le Togo vit dans une crise sociopolitique sans cesse grandissante caractérisée par des manifestations, quoique pacifiques, réprimées dans le sang. Le bilan non exhaustif de ces répressions se décline comme suit :
- à Sokodé et à Kparatao, on a assisté à un véritable déferlement des forces de défense et de sécurité qui ont procédé, en toute illégalité, à des perquisitions musclées dans les concessions
- à Bafilo, des blessés graves ont été enregistrés. Les forces de l’ordre et de sécurité ont même empêché les ambulances d’évacuer les blessés ;
- à Kara, des milices se réclamant du pouvoir et agissant à visage découvert ont empêché tout attroupement, exercé des violences et des voies de fait et proféré des agressions à domicile et des menaces d’enlèvement contre les représentants des partis d’opposition, ceci sous le regard complice des forces de l’ordre. Force est de constater une fois encore que la ville de Kara reste inaccessible aux manifestations ;
- à Mango, la situation a tourné en un véritable affrontement entre forces de l’ordre et manifestants. On déplore plusieurs blessés graves, dont certains par balles et la mort d’un mineur de 11 ans, le nommé Abdoulaye YACOUBOU.
- Arrestations arbitraires des manifestants et défenseurs de droits de l’homme
- Actions d’intimidation et tentatives de décapitation des acteurs de la société civile porteurs des mouvements sociaux de contestation et de contrepouvoir
- Coupure intégrale du réseau internet pendant plusieurs jours sur toute l’étendue du territoire
Sans faire l’économie de ceux qui sont tombés en avril 2005 après l’élection présidentielle qui a vu naitre l’APG dont la mise en œuvre reste sujette à caution, citons entre autres:
- le 15 avril 2013 une manifestation des élèves à Dapaong entraine la mort de deux d’entre eux ; Anselme Gouyano SINANDARE, 12 ans, mort après avoir reçu deux balles dans le dos et Sinalengue DOUTI, 21 ans, mort des suites d’une contusion abdominale provoquée par les coups de crosse d’un policier au cours de la manifestation ;
- le 23 mars 2015 une manifestation spontanée d’élèves à Gléi fait l’objet d’une répression violente et brutale à balles de caoutchouc tirées à bout portant. Le nommé Mohamed SADJO trouve la mort et plusieurs élèves dont des mineurs ont été grièvement blessés, arrêtés et embarqués par des unités de police et de gendarmerie puis relâchés des jours après ;
- les 6 et 7 novembre 2015 des manifestations des populations de Mango, consécutives à un projet de réhabilitation des aires protégées initié par le gouvernement, ont débouché sur des pertes en vies humaines (5 morts), des blessés graves et plusieurs arrestations ;
- le 28 février 2017 à Lomé, au lendemain de la hausse des prix du carburant, lors d’une manifestation spontanée de conducteurs de taxi-moto, le nommé Noudjinoudine ALABI est tué par balle ;
- les 14, 15 et 16 juin 2017, les forces de l’ordre et de sécurité ont fait irruption sur le campus de l’université de Lomé pour réprimer violemment une manifestation des étudiants. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés, déposés à la prison civile de Lomé, jugés, les uns relâchés, les autres condamnés pour les mêmes faits ;
- Le 19 août 2017 à Sokodé, les manifestations du PNP ont fait l’objet d’une répression meurtrière : les nommés Mamadou Afissou SIBABI et Bastou OURO-KEFIA y ont laissé leur vie, à peine quelques semaines après les cérémonies de purification du HCRRUN sur toute l’étendue du territoire.
Ce climat défavorable vient exacerber l’état de détérioration des conditions de vie et de travail des togolais qui subissent depuis plusieurs années déjà des grèves répétées et régulières dans tous les secteurs sociaux.
Au lieu de répondre aux revendications, le régime en place, UNIR, s’enferme dans son autoritarisme excessif habituel en organisant des contre manifestations, balayant du revers de la main les recommandations de la communauté internationale notamment la CEDEAO dont il assure la présidence tournante.
Ce climat délétère constitue une menace pour la stabilité nationale mais aussi sous-régionale. D’où l’intervention de deux médiateurs en l’occurrence le Président Alpha Condé de la Guinée Conakry et Nana Akufo Ado du Ghana, pour faciliter le dialogue entamé effectivement le 19 février 2018 à Lomé. Ce dialogue est un moyen de penser pacifiquement entre togolais cette ère du changement.