Progressivement et sûrement, la jonction patriotique se fait entre les acteurs politiques et ceux de la société civile, la C14 et les Forces citoyennes Togo Debout notamment. La sortie du 5 octobre 2018 en est la meilleure preuve. Une manifestation large, suffisamment large pour être digne d’une soif inapaisable d’avenir autre, digne aussi de la coupure observée dans les sorties populaires antérieures, digne surtout d’un besoin dévorant de résultats partagé par des pans entiers de la population togolaise représentée à Lomé. Manifestement, les ingrédients du 5-octobre-1990 sont toujours présents dans la société togolaise.
C’est un passage de flambeau souhaitable par ailleurs que cette prolongation des marches populaires par d’autres relais. Car, en face de ce Peuple togolais, se retrouve toujours un système incapable de se concevoir, de se réaliser et de se nourrir ailleurs que dans un terreau de canular. Le refus à Nicodème Habia du passage de la frontière togolaise vers le Ghana témoigne encore de la duperie dominante en ce régime togolais. Après toutes les tractations menées par les autorités ghanéennes et l’Opposition togolaise dans le seul but d’aider à sursoir à la grève de la faim entamée par le sieur Habia, il est à craindre que le jeu de la fausseté ne serve d’autres appétits de grève qui soient difficiles à interrompre.
Définitivement, le Togo est un baril de poudre qui doit toujours craindre toute forme d’étincelle. Heureusement que la CEDEAO l’a compris, et elle y investi toute la diplomatie nécessaire à susciter l’éveil et la conscience des autorités togolaises elles-mêmes, avant qu’il ne soit trop tard. C’est à croire que le Togo de Faure Gnassingbé et de ses Adowuinon cherche toujours une aventure de confrontation et d’excitation. C’est justement dans “L’Aventure” que Brel prévient que « Tout ce que l’on cherche à redécouvrir/Fleurit chaque jour au coin de nos vies ».
Visiblement, et très curieusement, la reproduction du 5-octobre-1990 ou la redécouverte du 19-août-2017 semble bien être dans les attitudes et les déclarations du gouvernement togolais. Et pourtant, les Damehane Yark, Gilbert Badjilembayéna Bawara, Gérard Payadowa Boukpessi, Solitoki Magnim Esso, et autres Kodjona Kadanga adeptes de « voyage à travers des aventures imaginaires » le savent parfaitement bien : “Jouer à être Dieu est amusant, mais cela a un prix”. Sont-ils vraiment prêts à payer le prix de l’éternel confrontation qui sévit au Togo, après tant de décennies d’invouloir?
Il est plutôt difficile de penser que tout un Peuple abandonnera sa quête de Dignité dans l’alternance politique pour sortir de la grande histoire humaine de Liberté…
Merci
Tenons bon
PSA
6 octobre 2018