Pour avoir osé demander l’annulation de la dette coloniale en Juillet 1987 lors du sommet de L’OUA à Addis Abeba, Thomas Sankara a été exécuté sous les ordres de la France.
Thomas Sankara disait je cite “ Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par son origine. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêtés de l’argent, ce sont eux qui nous ont colonisés. Ce sont les mêmes qui géraient nos économies. Ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fond, leurs frères et cousins. Nous sommes étrangers à la dette. Nous ne pouvons donc pas la payer(…)
La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en surs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir(…)
Quand nous disons que la dette ne saura payée ce n’est point que nous sommes contre la morale, la dignité, le respect de la parole. Nous estimons que nous n’avons pas la même morale que les autres. La Bible, le Coran, ne peuvent pas servir de la même manière celui qui exploite le peuple et celui qui est exploité. Il faudra qu’il y ait deux éditions de la Bible et deux éditions du Coran. “
Aujourd’hui, presque 34 ans après ce discours et après l’assassinat de Thomas Sankara qui s’en est suivi 3 mois plus tard, cette France criminelle, après avoir totalement vidé nos avoirs en nous faisant rembourser des dettes à des taux d’intérêts inimaginables sur des décennies, se donne le toupet de venir parler d’annulation de la dette et des cons, des sans dignité,des belîtres, des valets, des fripons, des paltoquets, des gougnafiers vont s’aligner le sourire au lèvre pour recevoir de la France “ses petites faveurs” que sont l’annulation des poussières sur la montagne de dette que nous avons remboursé à prix de sang pendant des décennies. Dettes à cause desquels, nos états ont subit des ajustements structurels qui ont conduit à la faillite et privatisation de toutes nos compagnies nationales au point où l’eau, l’électricité, la télécommunication et même l’éducation et indirectement la santé ont été privatisé.
Quand la France ose parler d’annulation de la dette aujourd’hui c’est plus qu’une moquerie, c’est un mépris. Oui c’est mépriser tous ces millions d’enfants africains qui sont morts par faute de soin parce que l’argent qui devait servir à construire et équiper les hôpitaux ont servit à rembourser les dettes imaginaires coloniales de la France. C’est mépriser tous ces millions d’enfants africains qui n’ont pas pu être scolarisés car le budget qui devrait servir à l’éducation a été émietté pour rembourser les dettes imaginaires coloniales de la France. C’est mépriser tous ces combattants comme Thomas Sankara, Modibo Keita, Sylvanus Olympio qui ont osé vouloir mieux pour leur peuple : leur liberation de ce système économique monétaire esclavagiste imposé par la France.
Qu’Emmanuel Macron, le comédien qui joue incarne aujourd’hui le rôle de maître des colonies comprennent que depuis un bon moment, les sketchs de la Francafrique ne distraient plus la jeunesse africaine. En ce qui nous concerne, c’est la France et ses valets qui nous doivent, pas le contraire.
Farida Bemba Nabourema
Citoyenne Africaine Désabusée