LIMITATION DE MANDATS PRÉSIDENTIELS: laissons la constitution (écrite) de côté, c’est une question de probité individuelle.
Adama Barrow de Gambie qui fut un candidat de consensus et avait accepté de faire une période transitoire de 3 ans s’est rebiffé.
Motif: il a été élu par les électeurs pour un mandat constitutionnel de 5 ans, donc s’arrêter à 3 ans est anticonstitutionnel. Ses partenaires de l’ancienne opposition disent d’accord petit malin, on ne savait pas que tu es était un expert en droit constitutionnel. Dans ce cas tu termines ce mandat et on n’en parle plus.
Eh bien, Barrow n’est pas d’accord et s’en va fonder son propre parti pour être candidat à sa succession en 2002.
Motif: nulle part la Constitution ne dit qu’un président doit faire un mandat unique. Donc l’accord collectif sur la base duquel il s’était engagé à faire un mandat est un accord anticonstitutionnel.
Adama Barrow savait tout ceci quand on le désignait candidat unique de l’opposition pour une periode transitoire unique de 3 ans, mais il n’a pa soulevé ces motifs. Pourquoi? C’est un manque de probité.
La limitation des mandats et ses multiples violations relèvent de la probité des individus et de leur promptitude à respecter la parole donnée et les chartes collectives. Ça n’a rien à voir avec la loi écrite, constitutionnelle ou pas. C’est un clash entre la culture basée sur l’écriture et celle basée sur le caractère.
On peut réserver 100 articles concernant la limitation des mandats dans la Constitution, mais au finish c’est le caractère de celui qui est censé respecter ces articles qui est important, pas la force juridique de ce qui est écrit. C’est la réalité des sociétés où cohabitent deux cultures: l’une basée sur l’écriture, l’autre basée sur le caractère.
Avant de désigner un candidat pour une présidentielle, il faut lui demander, ainsi qu’à ceux qu’il a côtoyés, les cas dans lesquels il a respecté la parole donnée et les situations dans lesquelles il y a renoncé…et pourquoi. À mon avis c’est plus pratique que de compter sur son respect des clauses écrites. C’est une meilleure indication du sort qu’il va réserver à la limitation des mandats particulièrement.
A. Ben Yaya