Le président tchadien Idriss Deby a été tué dans des affrontements avec des rebelles, a annoncé mardi l’armée, mettant fin à ses trois décennies au pouvoir.

L’armée a déclaré que le chef tchadien commandait des soldats ce week-end alors qu’il combattait les rebelles qui avaient lancé une offensive dans le nord du Tchad.

L’attaque des rebelles a commencé le même jour que les élections présidentielles du pays le 11 avril, au cours desquelles Deby a obtenu près de 80% des voix.

Mahamat Mahadi Ali, chef du groupe Change and Concord in Chad (FACT), a déclaré que Deby s’était rendu dimanche dans la zone de combat, près de Nokou, à environ 280 kilomètres au nord de la capitale N’Djamena, dans la région du Kanem, dans l’ouest du pays. Tchad, selon les mises à jour en direct de RFI.

Le porte-parole militaire, le général Azem Bermandoa Agouna, a déclaré que Deby avait «soufflé son dernier souffle» en essayant de défendre le pays sur le champ de bataille.

Lundi, l’armée avait revendiqué une «grande victoire» dans sa bataille contre les rebelles, affirmant avoir tué 300 combattants, avec la perte de cinq soldats dans ses propres rangs pendant huit jours de combat.

Le gouvernement avait tenté de dissiper les craintes lundi que l’attaque rebelle était terminée. Certains habitants de N’Djamena ont été effrayés par la vue des chars déployés dans la ville, a rapporté l’AFP.

Dans le cadre des mesures qui ont suivi la mort de Deby, la constitution du pays a été suspendue et le Tchad sera dirigé par un conseil militaire dirigé par le fils de Deby, Mahamat Idriss Deby Itno, pendant 18 mois.

Le fils de Deby avait servi comme officier dans l’armée tchadienne et était jusqu’à mardi matin à la tête de la garde présidentielle.

La dernière victoire électorale d’Idriss Deby n’avait jamais été mise en doute, mais la campagne a été entachée de manifestations interdites, d’arrestations et d’un boycott de l’opposition.

L’armée française n’est pas préoccupée par l’impact de la mort de Deby, selon Franck Alexandre de RFI, citant des militaires disant que la situation est sous contrôle.

Deby était considéré comme un allié fort de la France et avait annoncé plus tôt cette année un déploiement de troupes tchadiennes pour renforcer la force du G5 Sahel opérant au Mali.

N’Djamena abrite également une base militaire française, qui soutient l’opération française Barkhane, axée sur la lutte contre les insurgés islamistes extrémistes au Mali.

«C’était un homme courageux qui n’a pas voulu croire en ses propres faiblesses jusqu’à la fin», a déclaré Roland Marchal, un expert du Tchad, à RFI. «Le peuple tchadien est désormais très préoccupé.»

source RFI