La raison principale de l’arrestation de Luc Kpatcha Gnassingbé

La Nouvelle a tenu à tout prix à nous souvenir d’un moment important dans la vie de Luc Kpatcha Gnassingbé, actuellement à la prison civile de Lomé où il purge une peine de 20 ans avec ses coaccusés, pour un grief de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat monté de toute pièce. Dans le cadre du 10ème anniversaire du décès de leur très chère mère Maman Marie Manguiliwè Gnassingbé (24 février 1999 – 24 février 2009), Kpatcha, Toyi et Nathalie ont organisé deux (02) jours de fête à Pya pour se souvenir de leur mère. C’était du samedi 28 février au dimanche 1er mars 2009. L’évènement était de taille et les barons du régime RPT/UNIR, les membres de la famille Gnassingbé, du gouvernement de Gilbert Fossou Houngbo, les anciens ministres, les responsables de l’administration publique…tous étaient au rendez-vous.

Le samedi 28 février 2009 à 20h : une veillée de prières et de chants à eu lieu au domicile familial à Pya. Faure Gnassingbé, chef de l’Etat, y a assisté et la fin, a partagé une coupe de champagne avec son demi-frère  avant de quitter le lieu dans la soirée, avec comme alibi qu’il ne peut assister au culte au temple œcuménique de Pya, le lendemain dimanche 1er mars, étant donné qu’il doit effectuer un voyage sur le Burkina Faso pour rencontrer son homologue Blaise Compaoré. Il est reparti avec son homme de main de l’époque, Pascal Bodjona, et le ministre Gilbert Bawara. Ce verre de champagne partagé avec son demi-frère Luc Kpatcha dans la maison de leur feu père à Pya, était comme le dernier verre de Judas Iscariote partagé avec Jésus.

 A l’époque, Kpatcha était encore Kpatcha, le tout-puissant et « vrai » fils du père. Plus de 2000 personnes étaient là pour montrer leur fidélité à la famille Gnassingbé. Tout ce monde présent à la fête était reparti à la fin des cérémonies avec des cadeaux. On se rappelle le discours louangeur de Solitoki Esso et de Barry Moussa Barqué ce jour-là à l’endroit de Luc Kpatcha Gnassingbé. Qui aurait cru ce dimanche 1er mars 2009 que le 15 avril 2009, soit 47 jours après la belle fête en l’honneur de sa mère organisée à Pya, Kpatcha arrêté après que Félix Abalo Kadando, Colonel au moment des faits avec ses hommes ont tenté de le tué dans l’attaque de son domicile à l’arme lourde sans succès dans la nuit du 12 au 13 avril. Dans ce dossier  de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat monté de toute pièce, on a torturé plein de gens dans leurs lieux de détention à savoir  Agence Nationale de Renseignement (ANR) haut lieu des tortures, Gendarmerie nationale et autres, afin de leur soutirer des aveux, tout juste pour accuser l’ancien ministre de la Défense, député de la Kozah et condamné pour 20 ans de prison quelques mois plus tard ? C’est justement ce qui est arrivé, Solitoki et Barqué n’ont rien fait pour lui, de même que les autres barons du système RPT/UNIR. Tous ces gens autour de Kpatcha à Pya ont fait profil bas. Ce qui prouve que les gens sont avec cette famille Gnassingbé juste pour des intérêts.

Selon des sources crédibles, la raison principale de l’arrestation de Luc Kpatcha Gnassingbé  est cette démonstration faite par la présence de plus de 2000 personnes durant les 2 jours à Pya dans le cadre de cette fête et qui démontre la popularité de ce dernier par rapport à son demi-frère chef de l’Etat. Vu que Kpatcha est très aimé et apprécié par bon nombre de personnes et même dans l’armée, il faut absolument monter une affaire contre le fils de maman Marie Manguiliéwé afin de le neutraliser pour qu’il n’ait pas d’ambition présidentielle et ne se présente pas à l’élection de 2010. Les « sécurocrates », avec à leur tête un officier supérieur de l’armée togolaise et une des intimes du chef de l’Etat, ont inventé cette affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat pour donner la chance à l’autre « héritier » de continuer sans aucun souci. C’est ce même groupe de mauvais coups qui continue avec les idées machiavéliques aujourd’hui contre Pascal Akoussoulelou Bodjona, ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, ancien ministre de l’Administration territoriale et homme de main de Faure Gnassingbé dans un passé ressent. Tout porte à croire qu’au Togo, aucun produit du sérail et surtout de l’ethnie kabyè n’a le droit de briguer la magistrature suprême, la solution est vite trouvée pour le neutraliser.

Tout autant que Kpatcha, Faure mériterait aussi de payer pour le coup d’Etat constitutionnel opéré le 5 février 2005, en complicité avec des officiers supérieurs poltrons de l’armée togolaise, et sa montée au pouvoir en avril de la même année dans un bain de sang de plus 1000 togolais tués. Il y a lieu que Faure Gnassingbé accorde une grâce à son demi-frère et ses coaccusés pour la réconciliation de leur famille.

Source: La Nouvelle