Africaines,
Africains,
Chers Amis de l’Afrique des Libertés en toutes contrées,

Le Professeur Nioussèrê Kalala OMOTUNDE s’en est allé très tôt ce matin vers les sociétés actives du monde surnaturel où nos ancêtres angélisés se feront joie et honneur de l’accompagner dans la présence du Maître de Vie.

J’ai commencé ma journée du 14 novembre 2022 dans une profonde tristesse et dans une espérance lucide, en communion avec ce Frère d’âme et d’esprit, ce grand serviteur de l’émancipation africaine planétaire qui se retire dans les siècles des siècles.
Les mots sont faibles pour dire ce que je ressens depuis des heures, et ce que je ressentirai toujours, à chaque évocation de cette étoile africaine incommensurable. Une intense secousse émotionnelle qui me contraint au balbutiement et au silence.

Ô, notre bon frère Nioussèrê Kalala OMOTUNDE! Dard de la mort, que tu mords si bien et si fort, et souvent trop tôt, sans crier gare!

C’était un excellent guide vers les racines spirituelles de la Science Africaine et de l’Histoire des Civilisations Négro-Africaines. Un éveilleur de conscience et un redresseur des colonnes vertébrales africaines face aux pouvoirs sombres du racisme, du colonialisme et de l’impérialisme.

OMOTUNDE a été et demeurera un poteau-mitan incarné, souverain pontife des savoirs fondamentaux reconnectant toute africaine, tout africain avec la riche universalité de notre culture immémoriale. Il avait la Tradition Africaine chevillée au corps, infusée dans l’âme, vibrant ardemment dans toutes les sphères de l’esprit.

L’Oeuvre de l’Homme est vivante. Son immortalité parmi nous, dépendra des terriens éveillés qui sauront l’apprendre, la comprendre et la transmettre.

Enfin, les circonstances de la mort de Nioussèrê Kalala OMOTUNDE méritent d’être méditées, en cette période où le néocolonialisme français et l’impérialisme occidental sont aux abois et rôdent autour des vies de l’ensemble des Résistants Africains.

En cette période où le service de la Solidarité-Vérité-Justice nous convoque plus impérativement que jamais pour sauver le berceau des civilisations, l’Afrique, de la mort spirituelle éternelle qui la menace, il n’est pas inutile de ceindre nos reins et de redoubler d’ardeur, afin que Nioussère Kalala OMOTUNDE n’ait pas vécu ici-bas en vain, à la suite des Grands Cheikh Anta DIOP, Marcus GARVEY, Anténor FIRMIN, Jean Marc ELA, Ebénezer KOTTO ESSOME, Harris MEMEL FOTE, Bernard FONLON, Joseph TCHUNDJANG POUEMI, Joseph NGOUE, EBOUSSI BOULAGA, Augustin DIBI KOUADIO, et bien d’autres guides profonds des générations africaines.

Notre devoir est de remplir impérativement nos missions respectives et de rester sereins et alertes, pour une Afrique irréversiblement souveraine, avec ou sans nous présents en ce monde. Car nous servons, en âme et conscience, la Vie Infinie, celle qui transcende l’éphémère passage d’une vie humaine, et nous savons intimement, ce que nos ancêtres noirs enseignèrent à Héraclite, la loi des deux naissances:

“Un humain est un dieu mortel. Les dieux sont des hommes immortels.”
Et à Platon:
“Philosopher, c’est apprendre à mourir.”

Vas, mon Frère, Voyage l’âme joyeuse, vers tes nouvelles missions, car un Serviteur de l’Eternel ne meurt pas, il mute! Il transmute.

Je te pleure d’un oeil, et de l’autre, je te salue et me réjouis pour toi, Nioussèrê Kalala OMOTUNDE, étoile polaire des humanités africaines!

Ton Ka est immense et éternel! Ton regard cristallin brillait déjà de la Lumière du Tout-Puissant qui fera de toi, l’un de ses brillants assistants, nous l’en implorons!

Fraternelles condoléances aux tiens, union de prières et d’espérance avec toute l’Afrique des Libertés!

Sisiku Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika
Rouen, France, le 14 novembre 2022