5 OCTOBRE 1990: 31 ANS PLUS TARD, LA FLAMME NE S’ÉTEINDRA PAS

31 ans après le 5 octobre 1990, le peuple togolais est toujours en lutte pour abattre la dictature militaire, laquelle s’acharne, à contre-courant, à rogner les acquis démocratiques de la lutte.
Les libertés de presse, d’expression et de manifestations régressent dangereusement. Les prisons de la dictature abritent de nombreux prisonniers politiques qui se sont engagés au service du peuple pour la conquête de la liberté confisquée. La présidentielle du 22 février 2020, une mascarade de plus, remportée par Agbéyomé Kodjo de la DMK, s’est inscrite dans la logique du coup d’État permanent que connaît le Togo depuis 1967.
La flamme allumée par le peuple togolais le 5 octobre 1990, ne peut pas être éteinte par ceux qui usurpent le pouvoir mais qui n’ont pas les épaules assez larges pour porter nos aspirations légitimes à la liberté, au développement, au travail qui nourrit correctement le travailleur et lui permet de s’occuper dignement de sa famille et de lui-même. Tout cela, faute de vision. Les dizaines de milliers de chômeurs qui, chaque année, viennent grossir l’armée de la classe dangereuse, appauvrie, sans emploi et humiliée, est une extraordinaire bombe à retardement. Ces damnés de la terre cesseront un jour de choisir le voyage-suicide pour affronter les sables brûlants du désert, l’esclavage en Libye, avant de servir de nourriture aux poissons de la Méditerranée.
Cette jeunesse abandonnée est celle qui a donné l’assaut à la citadelle criminelle du régime du parti unique. Elle ronge son frein et rêve toujours de changement. Le rêve engrossé le 5 octobre 1990, n’a pas avorté ; il n’est pas mort. Il est toujours vivant et anéantira la tyrannie comme la vague océane qui efface le château de sable orgueilleux sur la plage.
Un jour, dans ce pays, le 5 octobre sera une journée fériée et célébrée en mémoire des innombrables victimes tombées, emprisonnées, torturées, exilées et de tous les martyrs pour que nous soyons libres. Libres du despotisme médiocre et analphabète, libres des réseaux mafieux et obscurantistes, libres du néocolonialisme français pervers et de tous les impérialismes.
Libres tout court.
J’ai dit.

Ayayi Togoata APEDO-AMAH