La géostratégie de l’Afrique, ouvrage de pougala

Jean-Paul Pougala rassemble dans cet ouvrage une série d’articles qu’il a publiés dans divers journaux pour dénoncer les manifestations actuelles du néocolonialisme qui freinent en sourdine le développement de l’Afrique.

Le tome 1 de « Géostratégie africaine » est un appel à la prise de conscience des Africains face aux forces d’oppression qui veulent déstabiliser les Etats africains et empêcher, depuis la colonisation, l’érection des Etats-Unis d’Afrique à l’image de l’Union européenne comme le souhaitait Nkouamé Kroumha ou Kadhafi. Jean-Paul Pougala essaie d’élucider à travers ce livre, entre autres, les vraies causes de la crise ivoirienne et libyenne.

« Le but de ce livre est de contribuer à la dés-infantilisation des Africains pour les amener à comprendre le monde et les différents intérêts qui le gouvernent, pour qu’ils soient capables de prendre en main leur propre destin d’abord et celui de leur continent ensuite », affirme-t-il.

L’auteur préconise au préalable un système scolaire adapté et efficace qui emmènera l’enfant africain à mieux connaître, aimer et valoriser son pays et son continent, car c’est lui le futur protagoniste du progrès de l’Afrique. L’instruction doit donc aider l’homme africain, depuis le plus bas âge, à briser ses complexes d’infériorité vis-à-vis du Blanc, et éveiller en lui la fierté d’être Africain et de travailler pour l’essor de son pays et de son continent d’abord. Américains, Australiens, Chinois et Européens ne militent-ils pas tout de même d’abord pour le bien de leur pays et de leur continent avant d’aller secourir ailleurs ?

Aussi ajoute-t-il : « L’Afrique a cru, dans l’activité d’espionnage, à un simple problème d’ordre public, avec l’élimination des prétendus opposants, vrais ou imaginaires. Et pas à une activité d’espionnage ou de contre-espionnage sur le plan économique (vérifier, par exemple, si les travaux d’intérêt public sont bien exécutés et dans les délais fixés) et géostratégique…”. Est de poser la question : « Est-il envisageable de voir un jour des Africains aimer à ce point l’Afrique jusqu’à être accusé d’avoir espionné une entreprise de pointe en Occident pour le compte de leur pays ? ».

L’auteur s’insurge également contre les médias qui endorment les consciences et détournent les populations africaines des vrais thèmes qui peuvent les pousser à mieux connaître et aimer l’Afrique, à apprendre divers métiers et langues étrangères, et à s’investir dans l’entrepreneuriat pour le compte de leur continent “de plus en plus méprisé” estime-t-il, et considéré comme un « pays de merde » (dit par Donald Trump) qui « n’est pas encore entré dans l’histoire » (dit par NicolasSarkozy).

Il invite par conséquent les Africains à suivre l’exemple de la Chine, qui est leur meilleur partenaire en matière de développement, “pour ne pas sortir toujours perdants dans un marché international marqué par des rapports d’intérêt où les plus forts ou les plus rusés exploitent et font peser leur domination sur les autres”. Les Etats-Unis d’Amérique qui est le pays le plus puissant et l’un des plus endettés au monde ne sollicite-t-il pas l’aide chinoise ? interroge l’auteur.

En quatre décennies à peine de coopération, l’apport Chinois dans le continent africain s’est révélé très significatif et avantageux, “transfigurant énormément l’image socio-économique et le panorama architectural dans beaucoup de pays africains (cas de l’Angola et de la Guinée équatoriale)”.

L’auteur dans ce livre analyse et démontre les complots hégémoniques occidentaux qui ont été à l’origine de “l’éviction de Laurent Gbagbo au pouvoir et du bombardement des populations ivoiriennes, de la mort de Kadhafi et de milliers de Libyens”. Pour le cas de la Libye, “le peuple libyen qui a connu un des niveaux sociaux les plus élevés au monde grâce à Kadhafi”, connait actuellement une crise profonde que “les pyromanes occidentaux” ne parviennent à surmonter pour rendre la situation des Libyens meilleure qu’avant.

Cinq siècles de relation entre l’Afrique et l’Europe montrent assez la perpétuation d’un type de relation très controversée à laquelle les Africains doivent à tout prix remédier afin qu’il y ait des gagnants partout, sans mort d’hommes, à l’exemple de la coopération sino-africaine.